Métier
Les pâtés signés BRU, à Lyon, se démarquent par leurs ingrédients de qualité et leurs visuels attractifs.
Les pâtés signés BRU, à Lyon, se démarquent par leurs ingrédients de qualité et leurs visuels attractifs. © Charles Liets

Le pâté en croûte innove, dans les règles de lard

Tendance, le pâté-(en)croûte s’inscrit à la croisée des univers de la boulangerie, de la pâtisserie et de la charcuterie. Alors que la France vient de remporter le 16e championnat du monde, pourquoi ne pas tenter cette recette d'exception pour les Fêtes ?

Déjà la 16e édition pour le championnat du monde de pâté-croûte, avec une finale prévue le 1er décembre 2025 à Lyon, réunissant des candidats sélectionnés aux quatre coins de la planète. Une illustration de l’engouement international pour ce classique du patrimoine culinaire français, « dévoyé par les industriels comme d’autres recettes traditionnelles, à l’image du préfou vendéen », pointe Bruno Poncet, fondateur de BRU, une enseigne mono-produit dédiée au pâté-croûte artisanal ouverte fin 2024 sur la presqu’île lyonnaise (2e arr.), terroir de cœur de la spécialité.

« Je voulais lui rendre ses lettres de noblesse », annonce ce Lyonnais pur jus, qui a suivi un parcours de reconversion entre cuisine, pâtisserie et charcuterie. À la clé : un CAP et un titre de vice-champion de France 2022 du meilleur pâté-croûte des apprentis, avec une recette “tout canard”. « Viandes, poissons, fromages, légumes ; avec des herbes, des épices et des fruits secs — abricots, figues, pistaches : les variations autour du pâté-croûte sont presque infinies », assure l’entrepreneur. Il propose chaque semaine une quinzaine de déclinaisons mais tient à ses fondamentaux, à commencer par « une vraie croûte dorée qui croustille, à base de pâte brisée au beurre de Bresse Appellation d’Origine Protégée, abaissée à quatre millimètres ».

Le travail — primordial — sur les viandes et les farces puis sur les gelées est au diapason, avec un sourcing de qualité. Pour magnifier encore ses pâtés, l’artisan a opté pour des décors singularisants peints au pochoir avant cuisson et des moules à charnières amovibles signés Matfer Bourgeat. Graphique et esthétique, le résultat fait un carton sur Instagram.

Des versions sucrées

Depuis 2009, rares sont les boulangeries-­pâtisseries à briller au championnat du monde, hormis de grandes maisons avec un important service traiteur, comme Lenôtre (Paris) ou la Maison Pignol (Lyon). Exception faite de 2024 : la boulangerie québécoise Le Toledo (Montréal [Canada]) a décroché le prix de la créativité et celui du public.

Preuve que le pâté-(en) croûte peut s’acoquiner avec divers univers, de la (haute) gastronomie à la boulangerie, comme Chez Fred, à Nantes, qui en vend trois par semaine, en toutes saisons. « La pâte brisée est faite par les touriers de la maison et les farces par les charcutiers car l’établissement associe boulangerie-­pâtisserie-boucherie-charcuterie », précise son gérant, Fred Épié. Et d’ajouter : « Le pâté-croûte est un produit assez technique, jusqu’à la cuisson à basse température, à surveiller avec des sondes. »

Les Fêtes restent un moment privilégié pour tenter l’expérience avec une référence éphémère de paté-croûte, à vendre entier ou à la tranche en boutique en « produit [d’appel] phare », comme le souligne le consultant snacking Peyo Nobre qui apprécie sa créativité. L’alternative ? Oser la version sucrée, popularisée par Julien Duboué, le créateur de Boulom (pour Boulangerie où l’on mange) à Paris (18e arr.), avec des inserts et des fruits de saison.

Mise à jour le 3/12 : C'est la France qui a remporté ce 16e championnat du monde de pâté-croûte. Thibault Gonzales de L’Espace Gourmand, à Thuir (Pyrénées-Orientales), s'est imposé devant un autre Français, Jonathan Dudek, de la Charcuterie Arnaud Nicolas (plusieurs boutiques à Paris). Le Japonais Seigo Ishimoto, du restaurant Le Cœur, à Chiba (Japon), qui avait remporté l'édition précédente, est arrivé troisième. Thibault Gonzales aussi reçu le Prix Mumm de la Confrérie du pâté-croute.

À lire également
Bruno Cormerais, Florence Neveux, Maxime Raïmi et Chiara Serpaggi.

Métier

La Mauvaise Herbe : une offre 100 % végane à La Meilleure Boulangerie de France

La semaine parisienne du concours télévisuel diffusé sur M6 vient de se terminer. Florence Neveux et Maxime Raïmi, de la boulangerie-pâtisserie La Mauvaise Herbe, ont remporté leur duel face au Moulin...

Meunerie

Les petits moulins, grands pour l’environnement

À quels grands défis les très petites entreprises de meunerie doivent-elles faire face aujourd’hui ? Entre patrimoine, proximité et écologie, quels atouts leur permettront de les relever ?

Pâtisserie

Les bûches de Noël des chefs illuminent les Fêtes

Une bouchée de la bûche patinoire d’Angelo Musa et Élisabeth Hot pour le Plaza Athénée, ou une part de la bûche train d’Étienne Leroy pour Lenôtre et vous voilà embarqué pour un Noël de chefs pâtissiers,...