Gestion et droit
Les jeunes professionnels trouvent dans ce statut un moyen d’exercer leur métier en toute liberté.
Les jeunes professionnels trouvent dans ce statut un moyen d’exercer leur métier en toute liberté. © A. TANDEAU

Auto-entrepreneurs : quel intérêt pour les employeurs ?

Ce statut séduit les nouvelles générations d’artisans et semble satisfaire les patrons, qui peinent à recruter. Les bénéfices du modèle en boulangerie-pâtisserie artisanale.

Un auto-entrepreneur est un professionnel non salarié, un prestataire qui offre ses services en toute indépendance et selon les termes d’un contrat commercial (un devis, par exemple). Pas de contrat de travail ou d’intérim, pas de charges salariales ou patronales, pas de prime de précarité, pas de déclarations Urssaf, pas de bulletin de salaire : l’inter­vention est largement simplifiée et la rémunération s’effectue sur la base d’une simple facture (avec TVA ou franchise en base, selon le chiffre d’affaires de la micro-­entreprise).

Une tendance « générationnelle »

En boulangerie-pâtisserie, les jeunes professionnels trouvent là un moyen d’exercer leur métier en toute liberté. « Cette recherche d’indépendance s’est accentuée avec le covid mais tient surtout à une tendance générationnelle ou culturelle, explique Sacha Sardo, fondateur et dirigeant de la plateforme de mise en relation entre entrepreneurs et employeurs Baker Staff. Les jeunes veulent reprendre la maîtrise de leur vie sociale et de leur temps. Ils peuvent tout aussi bien chercher à travailler plus pour gagner plus que vouloir travailler moins pour gagner en qualité de vie, poursuit-il. Ils peuvent vouloir engranger des savoir-faire, découvrir d’autres techniques ou diversifier leur travail. Cela ne les empêche pas d’être responsables et engagés dans l’exécution des missions confiées car ils mettent en jeu leur notoriété, comme toute entreprise de services. »

Les recruteurs, qui peinent à trouver du personnel qualifié, commencent à s’intéresser à ces profils. « Avec ses contraintes administratives et juridiques minimes, ce statut offre une grande flexibilité, affirme le dirigeant de la plateforme Baker Staff. Sursauts d’activité, arrêt maladie d’un salarié, commande imprévue… ils sont en mesure de faire face à leurs aléas de production avec efficacité », estime-t-il. À noter que le contrat de mission prévoit parfois des clauses spécifiques (confidentialité, secret professionnel, liberté d’exercice, non-­concurrence, respect des normes et des procédures, etc.) permettant aux deux parties de se protéger, mais qu’en général les conditions d’exercice sont assez libres. C’est l’intérêt !

L’intervention d’une plateforme de mise en relation, telle que Baker Staff (unique en France dans le secteur de la boulangerie-­pâtisserie), est un atout supplémentaire pour Sacha Sardo.

Recourir à une plateforme de mise en relation

« En passant par Baker Staff, le recruteur n’a pas à faire de prospection ou à rédiger d’offres d’emploi. Nous contrôlons les références et les diplômes des candidats et nous demandons au moins un CAP et trois ans d’expérience pour un poste en production, détaille le dirigeant de l’entreprise, sachant que le diplôme n’est pas obligatoire pour un auto-entrepreneur qui intervient ponctuellement en boulangerie. L’employeur a juste à faire son choix, à signer le contrat de mission — devis —, à valider le décompte des heures travaillées et à payer selon le terme convenu. Il maximise ses chances de succès sans que cela ne lui coûte plus cher, car nous conseillons les candidats sur la fourchette de rémunération acceptable, explique-t-il.Nous effectuons la facturation pour le compte de leur micro-­entreprise, offrons une garantie de paiement mensuel avec notre banque d’affacturage, et proposons une assurance responsabilité civile professionnelle via notre assureur. Au démarrage, puis tous les quinze jours, nous nous assurons de la satisfaction des deux parties. Les échecs sont très rares. Chacun a intérêt à ce que ça se passe bien ! »

Évidemment, un auto-entrepreneur ne remplacera jamais un salarié en CDI, mais il peut être un sérieux atout pour qui veut entreprendre aujourd’hui.

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