Dossiers
Dans le studio de l'école à Pantin.
Dans le studio de l'école à Pantin. © Media Social Factory

Former des photographes culinaires (2/3)

La photographe Mathilde de l’Ecotais et le chef Thierry Marx ont créé en 2018 l’école Media Social Factory pour des personnes sorties de l’emploi. Formés à la photo et à la vidéo, les stagiaires travaillent ensuite pour des professionnels de la gastronomie.

Dans la treizième promotion Media Social Factory, les neuf stagiaires sont âgés de 19 à 35 ans. « Il y a trois garçons et six filles, dont deux réfugiées ukrainiennes qui parlent anglais. Ils nous sont adressés par Pôle emploi, qui diffuse notre offre de formation », explique Ayann Koudou, formatrice en charge de l’école et agence de contenus visuels Media Social Factory. Ils viennent apprendre un métier en vogue : créateur d’images culinaires. Leur accompagnement est financé par des entreprises partenaires, qui s’engagent à acheter un volume des images produites par les anciens stagiaires.

La plasticienne et photographe Mathilde de l’Ecotais et le chef Thierry Marx ont créé cette formation en 2018. Ils ont voulu pousser plus loin l’expérience réussie de Cuisine mode d’emploi(s) qui forme aux métiers culinaires des person­nes éloignées de l’emploi.

© Media Social Factory - Dans le studio de l’école à Panti­n, les stagiaires apprennent à manier un iPhone professionnellement, avec des éclairages et de la post-­production simpli­fiée.

Impérativement motivés

Chez Media Social Factory, des petits groupes sont initiés aux exigences de la photographie et de la vidéo culinaire à destination des réseaux sociaux.

Sur 45 candidatures, 9 ont été retenues par un jury. Le principal critère de sélection est la motivation. « On ne prend pas ceux qui ont déjà beaucoup d’expérience, on ne pourrait pas les aider », explique Ayann Koudou. Les stagiaires doivent respecter la règle RER : rigueur, engagemen­t, régularité. Un retard ou une absence valent une exclusion. « Cette posture face au travail – être résistant et aller au bout de son projet – est essentielle », poursuit la formatrice.

© Media Social Factory - Dans le studio de l’école à Panti­n.

« Je souhaite rendre un peu de ce que j’ai reçu. J’étais moi-même une décrocheuse scolaire, raconte Mathilde de l’Ecotais.Sur le terrain, j’ai appris mon métie­r en faisant. Nous les aidons à trouver la pépite qui est en eux. »Elle invite des stagiaires sur ses shootings. Dans le studio de l’école, à Panti­n, ils apprennent à manier un iPhone professionnellement, avec des éclairages et de la post-­production simpli­fiée. Les formateurs leur transmet­tent la “griffe” de la photographe renommé­e.

Les techniques de l’image ne font pas tout. « Ils réapprennent à compter, à écrire et à prendre la parole en public, à pitcher. Ils doivent savoir se présenter pour partir en mission. » Divers intervenants animent les ateliers, dont des comédiens et des spécialistes du dévelop­pement personnel.

© Media Social Factory - Dans le studio de l’école à Panti­n.

Immersion en entreprise

Après onze semaines, les nouveaux profes­sionnels de l’image sont capables, sur leur smartphone, de créer un story­board, de capter des images, de monter un film, de légender des photos ou d’ajouter de la musique. « Nous les plaçons deux mois en stage dans les entreprises partenaires. Puis ils prennent le statut d’auto-­entrepreneur et se lancent dans le métier. Dans la food, il y a un vrai besoin d’une photo décomplexée », poursuit la photograph­e.

En quatre années d’existence, Medi­a Social Factory a formé 110 personnes ; 89 % ont trouvé un poste, dont celui de community manager. Une formation nomade, en région, est dans les tuyaux.

En savoir plus : https://mediasocialfactory.com/

À lire également
Après avoir révolutionné les pratiques au sein des grands laboratoires de pâtisserie, les dresseuses entrent désormais dans les fournils de taille plus modeste.

Dossiers

Les dresseuses : pour un business modèle

Synonymes pour les artisans de production industrielle et d’atteinte au savoir-faire, les dresseuses ont longtemps suscité leur méfiance. Les fabricants les ont adaptées aux petits laboratoires. Avec l’explosion...

Travailler sur de grandes séries permet de rentabiliser le temps passé au démontage et au nettoyage.

Dossiers

Dresser, pocher, garnir : la dresseuse, une machine à doper la productivité

Les dresseuses ont été conçues pour booster la productivité sur une grande diversité de pâtisseries. Dotées de performances insoupçonnées, elles pourraient bien devenir la base d’une nouvelle manière d’entreprendre...

L'acquisition d'une dresseuse a permis à l’artisan de développer ses ventes et sa marge brute sur la pâtisserie.

Dossiers

Dresseuses : l’Epsilon de Mono-France

Cette dresseuse à chargement frontal et à encombrement réduit est simple d’utilisation, facile à démonter et à nettoyer. Sa précision et sa vitesse d’exécution assurent une qualité et une productivité...