L’hôtel 5 étoiles Domaine de la Klauss en Moselle, Le Majestic Cannes, des établissements prestigieux en Allemagne, en Suisse, au Luxembourg… Dans ces beaux hôtels, les croissants colorés de ID viennoiseries sont désormais de tous les petits déjeuners. ID pour Igor Douchinsky : le patron de la boulangerie Aux Douceurs d’antan, à Offendorf, dans le Bas-Rhin.
Créatif, innovant, il a démarré cette nouvelle activité début 2024. Les viennoiseries sont précuites, dorées, surgelées, conditionnées pour être expédiées par un prestataire. Les croissants se déclinent en versions nature, amandes, citron, framboise. ID viennoiseries fabrique également des pains au chocolat ; des mini-brioches feuilletées, fleur de sel, à la praline rose ; des croix cannelle, et des bretzels, typiques de l’Alsace. « Parallèlement aux clients professionnels, nous vendons à des particuliers, des coffrets de trente à quarante pièces, pour des brunchs, des fêtes, des petits déjeuners d’entreprise, explique le boulanger. La commande se fait en ligne. La livraison en quarante-huit heures heures par Chronofresh. »
Il existe une vingtaine de types de coffrets, suivant la composition. Le prix à l’unité de la viennoiserie varie entre 80 cts et 1 €, avec des prix de coffrets allant de 35 à 60 €. La fabrication a lieu du mardi au vendredi, de 7 heures à 17 heures. Le labo fabrique et expédie 10 000 pièces par semaine.
L’étoffe d’un chef d’entreprise
Ce sont ses voyages à l’étranger, grâce à tous les concours auxquels il a participé, avec beaucoup de récompenses à la clé, qui ont donné à Igor l’idée de cette diversification. Surtout, le fait de constater que la plupart des hôtels de luxe achètent des viennoiseries semi-industrielles. « Nos produits sont effectivement surgelés, mais ils sont tous fabriqués de manière artisanale, avec beaucoup de passion », souligne Igor, persuadé que son créneau va monter en puissance. « Le fait d’être estampillé “Alsace”, que nos produits soient issus d’un petit labo qui emploie deux personnes et demie — mon chef de production, un apprenti et moi-même —, est également un atout face aux entreprises de l’agroalimentaire », insiste le jeune patron. Les locaux de production, tout neufs et situés également à Offendorf, s’étendent sur 500 m2 — dont 250 m2 de labo, le reste étant dévolu au stockage.
Né en Ukraine, arrivé en France à l’âge de 5 ans avec sa maman, Igor, 33 ans, a l’étoffe d’un chef d’entreprise. Pourtant, son parcours n’a pas été facile. « C’était très compliqué à l’école pour moi, raconte-t-il. Après la troisième, à la suite de plusieurs stages, j’ai choisi de m’orienter vers la boulangerie. Les matières à travailler, les odeurs m’ont tout de suite attiré. »
Igor obtient un CAP, un brevet professionnel, puis un brevet de maîtrise. « C’est vraiment pendant le brevet de maîtrise que j’ai appris à parler correctement le français, explique celui qui s’exprime désormais aisément. Rédiger des e-mails, faire une étude de marché : cette étape a été très formatrice. » C’est d’ailleurs l’étude de marché qu’il a réalisé auprès de la petite boulangerie d’Offendorf, qui vivotait autour de 100 000 € de chiffre d’affaires annuel (CA), qui l’a incité à l’acheter, pressentant son développement potentiel. Aujourd’hui, le magasin réalise 500 000 € de CA et emploie sept personnes. Vu le succès de ses viennoiseries made in ID, Igor a décidé d’y mettre toute son énergie et ses compétences. Aux Douceurs d’antan est en vente, avec un accompagnement gratuit de sa part pendant six mois du repreneur.
